1937
- La Guerre des Pissotières
Canzone
française – La Guerre des Pissotières – Marco Valdo M.I. –
2011
Histoires
d'Allemagne 38
An
de Grass : 37
Au
travers du kaléidoscope de Günter Grass. : « Mon Siècle » (Mein
Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 –
l'édition
française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses
traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.
Nous on aurait préféré jouer à Guernica
En Junkers, en Heinkels, en piqué les Stukas
|
Voilà
un titre qui me dit quelque chose, on dirait comme une réminiscence
de La Guerre des Boutons
[[http://www.youtube.com/watch?v=9qG4WgJ84Lc]]...
C'est
bien évidemment à elle qu'il est fait référence et au joyeux
anarchisme d'Yves Robert, mais aussi plus indirectement, à un autre
film, quasi contemporain de cette histoire : Zéro de Conduite
[[http://video.google.com/videoplay?docid=7559210598531959197#]] de
Jean Vigo, qui fut aussi l'auteur de L'Atalante, films essentiels et
fondamentaux. Jean Vigo
[[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Vigo]] qui mourut trop jeune,
était anarchiste lui-même et fils de l'anarchiste Miguel Almereyda
[[http://fr.wikipedia.org/wiki/Miguel_Almereyda]], que l'on suicida
en prison en 1917 en raison de sa lutte pacifiste. Voilà, la vraie
raison de ce titre, car la chanson rappelle, en effet tout çà.
Comme tu le vois, Lucien l'âne mon ami, derrière tous les titres se
cache quelque chose qui n'est pas toujours explicitement révélé.
Derrière les titres, mais aussi derrière les phrases, les mots, les
histoires que l'on raconte ici.
Donc,
on va assister à une guerre enfantine..., dit Lucien l'âne en riant
de toutes ses dents rangées comme les touches d'un piano, comme lui,
à queue.
C'est
bien çà. Sauf que, nous sommes au temps du nazisme triomphant et en
plein dans la guerre d'Espagne au cours de laquelle un colonel félon,
rallié aux généraux criminels, va s'enfermer dans l'Alcazar de
Tolède et résister à un siège de plusieurs mois. Jusqu'à
l'arrivée des troupes franquistes qui le dégageront de
l'encerclement. Ensuite, on passera au massacre systématique des
« rouges » sous le commandement du même colonel. C'est
cet épisode de la guerre qui est rejoué chaque jour au Conradinum
près de Dantzig. Les jeux des enfants – les cow-boys contre les
indiens, les gendarmes contre les voleurs, les bons contre les
mauvais... Les franquistes contre les républicains. Mais effet du
nationalisme, effet du conformisme, effet de la propagande... les
enfants reproduisent les conflits des adultes. L'apprentissage de la
guerre commence dès l'enfance, dès la plus petite enfance. Et même
là, il y a des gradations, des moments plus palpitants que
d'autres... Tu verras dans la chanson que les enfants allemands, sous
domination, sous pression nazie, auraient préféré jouer à
« Guernica ». Tout un programme.
[[http://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardement_de_Guernica]].
J'arrête là... Laissons courir la réflexion...
Mais
quand même, dit Lucien l'âne, jusqu'où va se nicher la Guerre de
Cent Mille Ans, jusque dans les pissotières des enfants...
Décidément, l'humaine nation est bien folle... C'est contre cette
vilaine déviation qu'il nous faut continuer sans relâche à tisser
le linceul de ce vieux monde infantile, inconscient, imbécile et
cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Au
Conradinum de Dantzig, on jouait à la guerre
À
la défense de l'Alcazar de Tolède par le colonel Moscardo
Franquiste
notoire, héros des jeunes nazis retranchés dans les pissotières
À
chaque récréation, la guerre reprenait au nom de Franco
Affrontement
sans merci, simulacre scolaire
La
guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
Les
rouges inlassablement frappaient aux portes des toilettes
Et
la Phalange n'en finissait pas de défendre les chiottes
Dans
notre école, personne ne voulait être dans les rouges
Tout
le monde connaissait la fin du siège
Affrontement
sans merci, simulacre scolaire
La
guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
On
avait partagé les enfants
Très
exactement en deux camps
Les
noirs d'un côté, de l'autre, les rouges
Prémonitoire
: j'étais dans les rouges
Affrontement
sans merci, simulacre militaire
La
guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
Jusqu'au
vacances d'été chaque jour on se battit
Avec
des trêves imposées, il fallait bien faire pipi
On
fusillait le héros en fin de matinée, on explosait le donjon après
midi
Et
hop, au matin suivant, c'était reparti.
Affrontement
sans merci, simulacre militaire
La
guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
L'Alcazar
de Tolède du matin jusqu'au soir
C'était
toujours la même histoire
Nous
on aurait préféré jouer à Guernica
En
Junkers, en Heinkels, en piqué les Stukas
Affrontement
sans merci, simulacre militaire
La
guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
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